Pragmatisme
et tolérance
Le SIVCBD joue un rôle clé dans la structuration de la
biodynamie dans la viticulture française. Certainement parce cette structure
développe une approche adogmatique et pragmatique. La position sur le soufre
utilisé lors des vinifications apparaît par exemple mesurée.
Pas de diabolisation quant à son utilisation même si,
évidemment, les réflexions tendent à aller vers une moindre utilisation lorsque
c’est possible. La tolérance est d’ailleurs de mise vis-à-vis des adhérents.
Ceux-ci ne seront pas exclus pour avoir dépassé exceptionnellement les doses
maximales de soufre afin de sauver une cuve problématique au moment des
fermentations.
Olivier Humbrecht n’hésite pas non plus à poser sur la table
les points sensibles qui se posent pour demain. Concernant la maladie de la
flavescence dorée, il évoque sans détour le cas de conscience que pourrait
poser l’utilisation de traitements synthétiques, moins chers et ciblant plus
précisément l’insecte (la cicadelle) tant incriminé, que les traitements
naturels plus destructeurs sur le vivant.
L’avenir législatif de la biodynamie est aussi un vrai sujet
d’interrogation. Le SIVCBD montre en effet une volonté de faire converger son
cahier des charges d’ici 1 à 2 ans avec celui de Demeter. Cela permettrait
d’anticiper une future législation sur la biodynamie au niveau national voire
européen. Mieux vaut anticiper cette évolution inéluctable en étant proactif
que de subir le moment venu une législation qui ne serait pas bien adaptée aux
enjeux futurs.
En attendant, le SIVCBD forme ses membres, organise des réunions d’échange de bonnes pratiques entre adhérents pour continuer d’améliorer la pratique biodynamique. Presque inexistante il y a 20 ans, celle-ci se diffuse rapidement. Nul doute que ce n’est que le début.
par Jean-Michel Brouard, Terre de vins, le 8 novembre 2016
http://www.terredevins.com/actualites/biodyvin-actualite-essor-defis-de-viticulture-biodynamie/